Les chemins de Savoie qui conduisent à Jérusalem

Jacques alliait un grand fond de dévotion à un amour très prononcé pour le vin et la bonne chère. Peu lettré, il savait cependant un peu de latin. À son retour, il mit en ordre ses notes de voyage et publia un livre à ses dépens qu’il distribua probablement à ses amis, et en vendit peut-être quelques-uns à des pèlerins qui entreprirent le saint voyage après lui.
La plupart des exemplaires emportés par les pèlerins auront été usés ou perdus pendant le voyage, ce qui explique la rareté des ouvrages conservés à ce jour (moins d’une dizaine).
« D’Argentine à La Chambre, il y a trois grandes lieues. C’est une bonne bourgade et il y a un couvent de cordeliers. Ce sont des montagnes d’un côté à l’autre de ladite bourgade. Nous avons trouvé un chemin pénible pour les chevaux, plein de pierres, et plusieurs rivières à passer venant des montagnes. Nous demeurâmes à dîner au lieu-dit La Chambre et y dépensâmes huit gros.
De La Chambre à Saint-Jean de Maurienne, il y a deux grandes lieues d’un chemin pénible et également plein de pierres. Ledit Saint-Jean de Maurienne est une petite ville assez peuplée. Et il y a en la maîtresse église deux doigts de Monsieur Saint-Jean-Baptiste, ceux avec lesquels il enseigna les Agnus. Il y a des prés tout autour de la ville. On n’y boit point de bon vin. De là à saint-Michel, il y a deux grandes lieues. C’est une bonne bourgade, mais nous fûmes mal traités et chèrement à souper car je dépensai 14 gros. C’était le 9 avril. »
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