Saint-Exupéry, la vie dangereuse et la liberté

Océan Atlantique
(voir sur la carte)
« Je ne comprends plus ces populations des trains de banlieue, ces hommes qui se croient des hommes, et qui cependant sont réduits, par une pression qu’ils ne sentent pas, comme les fourmis, à l’usage qui en est fait. De quoi remplissent-ils, quand ils sont libres, leurs absurdes petits dimanches ? Moi je suis heureux dans mon métier. Je me sens paysan des escales. Dans le train de banlieue, je sens mon agonie bien autrement qu’ici !
Je ne regrette rien. J’ai joué, j’ai perdu. C’est dans l’ordre de mon métier. Mais, tout de même, je l’ai respiré le vent de la mer. Ceux qui l’ont goûté une fois n’oublient pas cette nourriture. N’est-ce pas, mes camarades ? Et il ne s’agit pas de vivre dangereusement. Cette formule est prétentieuse. Ce n’est pas le danger que j’aime. Je sais ce que j’aime. C’est la vie. »
Antoine de Saint-Exupéry – Terre des hommes
Voyager avec la littérature : Aux sept coins du monde
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