L’Église dénonce les abus commis lors des pèlerinages
L’Église a tout à la fois encouragé les pèlerinages et constamment insisté sur la nécessité de la conversion intérieure alors que la vogue des pèlerinages a conduit de tout temps à des excès. Dès le IVe siècle, Grégoire de Nysse, évêque de Cappadoce qui s’était rendu à Jérusalem, mettait en garde contre un certain fétichisme des lieux saints de Palestine. Vers 800, Théodulphe d’Orléans reprend en substance le même discours : « Il vaut mieux vivre honnêtement chez soi que d’aller à Rome. On ne gagne pas le Ciel par les pieds mais par les bonnes mœurs ! » Quelques années plus tard, en 813, le concile de Châlons-sur-Saône réitère ces mises en garde :
« Ils se trompent grandement les hommes qui, sans réflexion et alléguant des raisons de piété, se rendent à Rome, à Tours ou ailleurs. Il est des prêtres, des diacres et d’autres membres du clergé qui vivent dans le désordre et croient se purifier de leurs fautes et s’acquitter de leurs devoirs s’ils visitent les lieux de sainteté ; il est encore des laïcs qui, en allant y prier, espèrent trouver l’impunité de leurs péchés. Il est des hommes puissants qui, prétextant un voyage à Rome ou à Tours, lèvent des tributs, amassent des richesses, oppriment les pauvres, et ce qu’ils font dans un but unique de cupidité, ils le colorent d’un motif pieux. Il est jusqu’à des pauvres qui donnent les mêmes raisons, afin de trouver plus de facilité à mendier… Il faut demander au Seigneur Empereur le moyen de remédier à ces abus. »
Pèlerins au Val d’Enfer – in “Le livre des merveilles” de Jean de Mandeville [XVe siècle]
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