Théodore Monod, le désert et la boussole

Al-Aïn
Émirat de Dubaï
(voir sur la carte)
« J’aurais dû partir en bateau, pour le Nord ; je partais, à chameau, pour le Sud. D’ailleurs passant de la mer au désert, faisais-je plus que de changer d’océan ? Ici comme là , vivre c’est avancer sans cesse, à travers un décor à la fois immuable et changeant, identique à l’œil et que l’on ne saurait différent sans le témoignage du sextant, de la montre et de la boussole. Rien n’est fermé ; rien… que cet implacable horizon, démesuré mais hermétique où, dans les moires fluides du mirage, nos cœurs, lourds d’une angoisse que nous n’avouerons pas, chercheront un signe, n’importe quoi, mais quelque chose, une touffe, un caillou, une ombre, quelque chose pour nous prouver que nous avons avancé depuis hier, que nous n’avons pas tourné en rond, à la remorque d’une boussole affolée par quelque imprévisible anomalie magnétique, que nous approchons du but. »
Théodore Monod – Méharées
Voyager avec la littérature : Aux sept coins du monde
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