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Le roman
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Passage du détroit de Lemaire

Avis aux navigateurs du XXIème siècle : les instructions ci-dessous ont un caractère historique et doivent être considérées avec précaution avant tout usage pratique, même s’il est possible que les caractéristiques naturelles dans cette région du monde n’aient que peu varié au cours des derniers siècles.

Carte du cap Horn et du détroit de Lemaire

Lorsqu’on sera parvenu au parallèle de 50° Sud, en suivant les indications données ci-dessus, on pourra tracer sur la carte une ligne joignant la position du navire au cap San Diego (détroit de Lemaire), et l’on fera tout son possible pour se tenir dans l’Ouest de celle ligne. Pour cela, et comme les vents sont toujours dominants du N.O., au S.O., on profitera des vents de la partie du N.O. pour faire route au S. q. S.O. et même au S.O. du monde de manière à se placer bien au vent et à pouvoir faire sans inconvénient le S. S.E. du monde quand le vent halera la partie du S.O. La plus mauvaise saison pour effectuer cette fraction de traversée sera celle comprise du 1er janvier au 1er avril, période pendant laquelle les vents souffleront le plus souvent du S.O.

En arrivant a l’entrée du détroit de Lemaire, avec un navire à voiles, on n’hésitera pas à tenter le passage si l’on a des vents bien établis de la partie du Nord, de N.E. a N.O. avec un baromètre ferme et des apparences de temps bien établi ; enfin, si l’on se sent maître de sa manœuvre. Dans tout autre cas, et si l’on éprouve de l’hésitation, il faudra se résigner à doubler la Terre des États, en passant à bonne distance dans l’Est du cap Saint-John : on aura ainsi l’esprit tranquille, et la traversée sera un peu plus longue.

Avec un bon navire mixte, avec un grand aviso ou une corvette par exemple, on n’aura aucune excuse à donner si l’on ne prend pas le détroit de Lemaire, à moins toutefois que l’on ne trouve dès l’entrée de fortes brises de S.O. à S.E. ou un temps de mauvaise apparence.

En tous cas, on fera son possible pour passer le détroit pendant le jour, eu raison des courants irréguliers et violents contre lesquels ou devra se tenir en garde.

Paul Cave - Patagonie. Détroit de Magellan et canaux latéraux. Cap Horn et Terre de Feu - 1879Haut de page

Détroit de Lemaire et îles des États

Île des États - le phare du bout du monde

Le capitaine King conseille de doubler la Terre des États au large. Il pense qu’il serait imprudent de s’engager dans le détroit de Lemaire avec des vents de la partie du Sud ; car, lorsque la marée porte au vent, la mer devient très creuse du travers et peut compromettre gravement la sûreté d’un petit bâtiment et causer des avaries majeures à un grand.

Avec du calme, il serait encore plus imprudent à un navire à voiles de s’engager dans le détroit, parce que les courants portent sur les îles des États et qu’alors, s’il devenait nécessaire de mouiller, ce ne pourrait être que par un très grand fond et très près de terre. Mais avec des vents de Nord cette route fait tant flâner dans l’Ouest qu’on renoncera rarement à tenter le passage ; toutefois il est douteux que les vents du Nord, à moins d’être très forts, persistent dans le détroit ; et s’ils viennent à tomber on aura encore à craindre d’être drossé sur la côte orientale.

Le capitaine Fitz-Roy semble croire qu’il n’y a aucun risque à courir en prenant par le détroit de Lemaire. Le principal danger est que le vent vienne à tomber ; or les navires qui arrivent du Sud ne verront les vents de S.O. les quitter que s’ils sont très faibles, et alors on trouvera généralement dos vents de N.O. à l’extrémité Nord du détroit.

Quoi qu’il en soit, le mouillage de la baie Good Success, sur la côte Ouest du détroit, est parfaitement situé, pour le cas où la marée viendrait à manquer.

Lorsqu’on se décidera à passer sous le vent de l’île des États, on évitera avec soin le ras de marée qui s’étend à une certaine distance au large du cap Saint-John, à l’extrémité N.E. de l’île ; on n’a pas d’autre danger à craindre.

Après avoir double l’île des États, si le vent souffle d’une direction plus Sud que le S.S.O., on prendra bâbord amures ; mais s’il souffle de la partie Ouest, on mettra les amures à tribord et l’on courra jusqu’au parallèle de 60° S. sur lequel beaucoup de navigateurs pensent que les vents soufflent plus souvent de la partie de l’Est que de toute autre direction [Les cartes-pilotes ne signalent pas du tout ce fait. Les vents dominants sont, au cap Horn, ceux de N.O à S.O. et les vents de la partie de l’Est y son très rares, aussi bien sur le parallèle de 60°S que partout ailleurs, et en hiver comme en été.]. On prendra ensuite la bordée qui fera faire le plus d’Ouest possible.

Quand on sera parvenu au méridien du cap Pillar, ou de 77° O., on continuera de chercher à faire le plus de route que l’on pourra, jusqu’au méridien de 85° ou de 86° Ouest ; ce qui permettra de faire ensuite du Nord, malgré les vents de N.O. qui règnent entre 50° et 54° Sud.

Paul Cave - Patagonie. Détroit de Magellan et canaux latéraux. Cap Horn et Terre de Feu - 1879Haut de page

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