Mille sanctuaires

Reliquaire de la sainte Croix
Les pèlerins vont aussi là où sont les « corps saints », là où miracles et signes rendent accessible une présence. Il suffit de peu de chose pour qu’un flot de pèlerins se déplace, pour qu’il se porte là où hier il n’y avait rien ou presque il suffit d’un corporal baigné de sang pour que surgisse une basilique il suffit que passent les pèlerins pour que naissent des églises, ou des hospices où l’on prendra soin d’eux. Et ces lieux deviennent des points d’attraction pour d’autres pèlerins, qui savent trouver sur cette route le toit, le couvert et la protection.
Celui qui s’en allait à Compostelle remplissait les routes de ses images, et ainsi surgissaient non seulement des hospices mais des chapelles et des églises dédiées à saint Jacques, dont certaines ont une importance non négligeable, comme à Bologne et Pistoia. Le pèlerin avait besoin d’être soutenu par les aumônes, aussi se multipliaient les dédicaces au saint charitable par excellence, saint Martin mieux encore, d’un saint on était renvoyé à un autre.
Après avoir tant médité sur la naissance de Marie, comment ne pas désirer aller vénérer sainte Anne ? Si je suis à Rome et que je sois slave, comment ne pas rechercher le corps de saint Cyrille qui a apporté à mon peuple les bienfaits de l’écriture ? Et si je suis de Prague, pourquoi attendre d’aller à Lorette vénérer la sainte maison de la Vierge, ne peut-on la reproduire dans ma ville ? Et comment résister au désir de pendre aux branches une image de la Vierge d’Einsiedeln ? Après quelque temps, les miracles feront surgir un nouveau sanctuaire. Liés entre eux par les dévotions, par les images, les sanctuaires s’étendent sur la terre comme si leur ensemble formait un corps vivant : de l’un on est renvoyé à l’autre, dans l’un on trouve des gens qui parlent de l’autre, et les pèlerins s’exhortent mutuellement à y aller en contant les merveilles contemplées et les grâces reçues.
d’après F. & G. Lanzi, Les pèlerinages romains, Bayard Editions–Centurion, 1999
Ajouter à mes favoris Recommander ce site par mail Haut de page
Cet article vous a plu, ou vous appréciez ce site : dites-le en cliquant ci-contre sur le bouton "J’aime" : |
Sélection d’articles de la semaine :
Les tours du silence - Voyage en Iran, au pays des mollahs et des femmes voilées - Alexandre le Grand et l’Orient - Les conquêtes du Macédonien depuis la Perse jusqu’en Inde - Voyage au bout du monde et fusion entre les cultures - Hellénisme
19 janvier 2019, 17 h 10
Photos du sud-est des Pouilles - Galerie 4 - Voyage à pied de Paris à Rome en passant par la Suisse et le sud de l’Italie, cheminement contemporain sur la route des pèlerins d’autrefois - Pèlerinage d’Occident : à pied jusqu’à Rome
Mongolie : galerie de photos pour lemode de vie - Les cavaliers de la steppe, un voyage d’aventure au pays de Gengis Khan
La Bruyère - Les Caractères - Aux sept coins du monde, promenade photographique et littéraire sur toutes les mers de la terre
18 janvier 2019, 12 h 34
De la rivière Zayandeh au quartier arménien d’Ispahan - Voyage en Iran, au pays des mollahs et des femmes voilées - Alexandre le Grand et l’Orient - Les conquêtes du Macédonien depuis la Perse jusqu’en Inde - Voyage au bout du monde et fusion entre les cultures - Hellénisme
17 janvier 2019, 17 h 07
À l’époque de la colonisation, Alexandre le Grand est invoqué pour son œuvre civilisatrice en Orient : Nous demanderons au héros macédonien une leçon de colonisation qui, pour être vieille de plus de deux mille ans, est néanmoins pour nous, aujourd’hui surtout, d’une brûlante actualité
Photos diverses - Galerie 1 - Voyage à pied de Paris à Rome en passant par la Suisse et le sud de l’Italie, cheminement contemporain sur la route des pèlerins d’autrefois - Pèlerinage d’Occident : à pied jusqu’à Rome
Bertrandon de la Broquière - Écrits de voyageurs en Terre sainte au fil des siècles, pèlerins vers Jérusalem ou simples passants - Pèlerin d’Orient : à pied jusqu’à Jérusalem
Éloge de la virginité dans l’art - Extrait de « Pèlerin d’Occident », récit d’un voyage à pied de Paris jusqu’à Rome
Élu en 1519 à la tête du Saint-Empire romain germanique, Charles-Quint dut attendre dix-sept ans avant que les circonstances politiques ne lui permettent d’envisager le Römerzug, cette « chevauchée romaine » qui apporte le sceau papal à sa sou - Via Francigena : à pied jusqu’à Rome