Tous les chemins mènent à Rome

En dépit des réserves indiquées sur l’unicité supposée de chemins vers Rome, de grands itinéraires se détachent, drainant les pèlerins en fonction de leur lieu de départ et de la commodité des voies utilisées. L’axe idéal Saint-Jacques-Rome, avec ses nombreuses variantes, fut l’épine dorsale de l’Europe médiévale, à laquelle se sont ajoutées les principales routes de l’Europe du Nord et des pays slaves. Ainsi, on peut isoler de grands itinéraires :
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Cette carte a été réalisée d’après les témoignages de pèlerins depuis le Moyen Âge. Par exemple, au XIIe siècle le trajet de l’abbé islandais Nikulás de Munkathverá entre le Danemark et Rome, ou celui d’Eudes Rigaud, évêque de Rouen, ou encore, en rouge, le trajet de l’évêque Sigéric entre Cantorbéry et Rome en 990.
Sources pour le pèlerinage vers Rome
Les bâtiments et ouvrages qui ont toujours accompagné les pèlerins (hospices, thèmes iconographiques, auberges et hôtelleries, toponymes) sont déjà, même en l’absence de documents écrits, l’indice de leur passage en un lieu. Il faut y ajouter des documents d’archives provenant de paroisses, de notaires, d’hôpitaux, de couvents, qui signalent de diverses manières le passage et l’entretien, voire la mort, des pèlerins. Aux documents d’archives peut s’ajouter encore la trace laissée dans la mémoire collective locale : récits, pièces de théâtre, chants, fables, jeux. Par ailleurs, plusieurs récits anciens décrivent explicitement certains itinéraires.
Ainsi le chemin intitulé plus tard Via Francigena, est décrit dans un journal de voyage par l’évêque Sigericus parti de Cantorbéry en 990. Pour la route de l’Europe du Nord, les Annales Stadenses, écrites au milieu du XIIIe siècle se présentent sous la forme d’un dialogue entre deux jeunes gens, Tirri et Firri qui tracent des itinéraires à travers l’Europe et, après diverses étapes, aboutissent à Rome.
Sources pour le pèlerinage dans Rome
Au milieu du XIIe siècle, plusieurs textes médiévaux décrivent la ville de Rome et sont disponibles pour le pèlerin de passage ou l’érudit résidant à Rome. Un des textes les plus anciens sur les églises de Rome est connu sous le nom de Stationes ecclesiarum urbis Romae. Il se présente sous la forme d’une liste dans laquelle, pour chaque jour de l’année est indiquée une station (c’est-à-dire une église) où est célébrée la principale messe du jour.
Un autre texte fameux est le Mirabilia urbis Romae, dont la première version remonte à 1143, plusieurs années avant le voyage de Nikulas un abbé islandais du monastère bénédictin de Munkathverá en Islande. Il recense monuments et sites sous forme de liste et de descriptions.
Le texte le plus couramment utilisé depuis la fin du XIIe siècle jusqu’à la Renaissance fut Indulgentiae ecclesiarum urbis Romae qui fut très largement diffusé, notamment au XIVe siècle.
d’après F. & G. Lanzi, Les pèlerinages romains, Bayard Editions–Centurion, 1999
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